On vous raconte notre visite de l'abattoir d'Autun

#vie de nos terroirs

Parce que l'on entend (trop) souvent parler de "souffrance animale" et que nous travaillons avec des éleveurs qui commercialisent leur colis de viande en circuit court, nous avons voulu aller voir de nos propres yeux un abattoir... En route vers Autun dans le département de Saône et Loire !

Nous ne l'avons pas choisi pas hasard... L'abattoir d'Autun fait partie des petites structures (indépendantes) qui ont fait le choix d’œuvrer pour le bien-être animal, le bien-être de ses salariés (ndlr : on n'en parle jamais assez), et qui travaille avec des producteurs de la région commercialisant leur animaux en circuit court. 

Merci à Sibylle pour son accueil et la visite !

Pour commencer, voici quelques chiffres sur l'industrie des abattoirs en France

  • En 2016, on comptait 258 abattoirs en France
  • Les petits abattoirs - comme celui d'Autun - représentent aujourd'hui 50% des structures en France. 
  • Mais leur nombre ne cesse de diminuer (ndlr : principalement pour des raisons économiques et sanitaires), ce qui entraîne une concentration à deux niveaux : dans des grandes structures et géographiquement. Et c'est bien là le problème. C'est (la plupart du temps) l'industrialisation de l'abattage qui engendre les dérives dont on entend parler dans les medias. 

Un chiffre "parlant" pour comprendre pourquoi les petits abattoirs sont plus respectueux du bien-être animal :


"L'abattoir d'Autun tue en moyenne 6 bêtes par heure (30 bêtes par jour). On est loin des cadences industrielles qui peuvent atteindre 6 bêtes à la minute (3000 bêtes par jour)..."

Et alors l'abattoir d'Autun ?

Nous vous confirmons qu'ici tout est fait dans le respect des animaux et des salariés (ndlr : même si nous n'étions pas présents un jour d'abattage)Pour résumer notre visite, nous avons envie de citer l'une des paroles de Sibylle à notre arrivée : 

"On passe beaucoup de temps à montrer ce que nous faisons et à démystifier la vie des abattoirs. J'ai eu la visite la semaine dernière de vegans : elles sont ressorties en me disant qu'elles s'attendaient à bien pire, et que ça n'avait rien à voir avec ce qu'elles avaient vu sur Internet"... 

L'enjeu ici est de faire en sorte que tout le monde s'y retrouve, tout en maintenant une rentabilité économique. L'abattoir était déficitaire il y a 6 ans. Mais grâce au travail de ses équipe et de la direction, il est aujourd'hui à nouveau profitable. Les solutions ? Une meilleure organisation des tâches, une meilleure maîtrise des charges comme les fluides (eau, gaz, électricité), la création de nouveaux débouchés (valorisation des cuirs et des sous produits)... des solutions pour que les petits abattoirs perdurent !

Notre visite en photos

Entrée de l'abattoir

Façade de l'abattoir

De droite à gauche : Sibylle (Abattoir d'Autun), Mathilde (Jardin de Marigny) et Mathilde (Parlons Terroirs), 

On aperçoit ici une des pièces principales de l'abattoir... c'est ici que tout se passe
Au fonds à droite, avant que les étapes que l'on voit soient réalisées ont lieu : 
1/ l'entrée de l'animal avec le bouvier dans ce qu'ils appellent le "couloir de la mort"
2/ l'animal est ensuite immobilisé puis "étourdi" (ici l'étourdissement est mécanique à l'aide d'un pistolet). C'est irréversible, l'animal restera après inconscient
3/ La carcasse est alors hissée tête en bas pour enchaîner les étapes suivantes : saignée, découpe des pattes et de la tête, éviscération, etc. 

Vous pourrez en savoir plus sur le bien-être des animaux (et des salariés, on ne le répétera jamais assez) en regardant la vidéo à la fin de l'article

Ensuite étape cruciale pour la qualité de la viande (entre autre) : la maturation en chambre froide à 7°. Plus la maturation est longue, meilleure est la viande... Etape finale : les carcasses seront ensuite déplacées jusqu'à l'atelier de découpe. 

La revalorisation des cuirs : une des solutions pour une meilleure rentabilité de l'abattoir (découpe, nettoyage, séchage au sel et revente)

Autre piste d'optimisation économique (et environnementale) : la valorisation des sous-produits (débouchés : l'industrie pharmaceutique, les agriculteurs...)


Pour en savoir plus sur l'abattoir d'Autun, voici un reportage France 24


Pour aller plus loin :